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Capitalisation du projet de lutte de contre la leishmaniose au Tchad

Contexte

Les maladies tropicales négligées (MTN) sont un groupe de maladies infectieuses qui sévissent dans les régions tropicales et subtropicales, affectant les populations pauvres vivant dans de mauvaises conditions sanitaires et en contact étroit avec des vecteurs infectieux et du bétail ; ces communautés ont également un accès très limité à des soins de santé adéquats. On estime que plus d'un milliard de personnes dans 149 pays sont touchées.

L'OMS reconnaît 10 MTN endémiques au Tchad, dont l'onchocercose, la filariose lymphatique, les géohelminthiases, la schistosomiase (bilharziose), le trachome cécitant, la lèpre, la dracunculose, la trypasomiase humaine africaine (THA), la leishmaniose et la loase. Les envenimations par morsures de serpent s'ajoutent à cette liste. D'autres maladies comme la rage, l'ulcère de Buruli, la scabiose, le mycétome, le chikungunya et le pian sont fortement suspectées mais il n'existe pas de données en ce sens.

Quant à la lèpre, le Tchad a atteint le seuil d'élimination qui a été atteint en 1997 avec un taux de prévalence inférieur à 1 cas pour 10 000 habitants. Cependant, de nombreux cas d'incapacité de catégorie 2 continuent d'être détectés dans tout le pays. Selon les données du ministère de la Santé publique et de la Prévention, 23,1% des nouveaux cas de lèpre ont été détectés avec une incapacité de degré 2.

Pour sa part, la leishmaniose est une maladie parasitaire causée par un protozoaire flagellé (Leishmanias). Elle est transmise par des insectes appelés phlébotomes.

Au Tchad, les premiers cas de leishmaniose ont été notifiés dès 1966 sous la forme cutanée et en 1968 elle était mucocutanée.

Après une étude rétrospective réalisée avec l'appui de l'OMS en 2008 dénombrant 2122 cas cutanés, le Ministère de la Santé Publique et de la Prévention a retenu la Leishmaniose comme problème de santé publique.

De plus, dans la plupart des régions et districts endémiques, la leishmaniose et la lèpre évoluent vers une co-endémicité. Les conséquences socio-économiques de ces deux maladies sont énormes parmi les populations, notamment les plus pauvres. En 2019, le gouvernement à travers le Programme National de Lutte contre la Lèpre (PNLL) et l'ONG AMASOT ont demandé un financement à l'OCEAC pour renforcer la lutte contre ces deux maladies.

Portée des travaux

Contribuer à l'élimination de la Lèpre dans les poches résiduelles difficiles d'accès et au contrôle de la Leishmaniose par la mise en place d'une surveillance intégrée et la prise en charge des cas dans les régions frontalières avec la République Centrafricaine (RCA) sur la période 2019 à 2021 .

Objectif général

Traiter les 2 122 cas de leishmaniose détectés et renforcer la surveillance intégrée de la lèpre et de la leishmaniose dans les régions frontalières du Tchad avec la RCA

Objectifs spécifiques

  1. Traiter les cas de leishmaniose cutanée déjà détectés

  2. Renforcer la surveillance communautaire à l'aide d'un parc téléphonique dans les zones difficiles d'accès (zones insulaires et désertiques).

  3. Renforcer la surveillance de la leishmaniose à la frontière avec la RCA

  4. Renforcer la gouvernance administrative et financière du Projet

Lieu d'intervention

Le Projet couvre 9 Districts de Santé des 5 Provinces. Il s'agit des Districts de Santé de la Province du Ouaddaï : (Adré, , Abéché, Abdi), de la Province du Logone Oriental (Baibokoum, de la Province du Salamat (Aboudéa, Haraze-Mangueigne et Am-Timan), de la Province du Guera (Mongo ) et la Province du Batha (Ati).

La Province du Logone Oriental (District de Baibokoum) partage la frontière avec le Cameroun et la RCA. Quant à la Province du Salamat (Arrondissement de Haraze-Mangueigne, Amtiman et Aboudéa), elle est limitrophe avec la RCA du côté sud-est limitrophe de la RCA. La Province du Ouaddai (Districts d'Adré, Abdi, Abéché) borde le Soudan. Le District de Santé de Mongo est situé dans la Région du Guéra tandis que celui d'Ati est dans la Province du Batha. Ces deux dernières Régions sont au centre du Tchad.

Les exécutants des 9 districts sanitaires du projet ont été impliqués. Pour éviter un phénomène de saturation, nous avons procédé au choix d'un nombre limité d'acteurs.